Le damage des pistes, les travailleurs de l’ombre

Les dameurs de la station des Paccots œuvrent chaque soir pour offrir un domaine de qualité et assurer votre sécurité.

L’équipe

Elle se compose de deux dameurs réguliers (Donatien et Laurent) complétés par 2 remplaçants (Fernand et Jacques) qui peuvent dépanner le cas échéant. Les membres de l’équipe travaillent naturellement le soir ou parfois la nuit jusqu’à l’aube.
Les dameurs suivent une formation dispensée par les remontées mécaniques suisses, qui couvre plusieurs aspects telles que la sécurité, la technique, la législation, des connaissances météorologies, et bien sûr la méthode de travail.

Les Dameuses

2_dameusesLa station compte deux dameuses. L’une est munie d’un treuil, permettant de s’arrimer et ainsi damer les pentes raides, tandis que l’autre présente une lame plus mobile pour travailler les reliefs creusés ou encore les modules du Snow Park. Les machines ont une puissance de 400 à 430 chevaux, indispensable pour propulser leurs 8 tonnes et travailler les pistes correctement.

cockpitLe poste de travail est un véritable cockpit et les commandes sont nombreuses. Le dameur utilise un volant, un joystick et plusieurs boutons permettant près de 26 positions de travail différentes, afin de manœuvrer l’engin.

Pour travailler la neige, la dameuse est munie d’une lame mobile à l’avant, permettant de sculpter la piste, et de niveler les creux et les bosses afin d’obtenir une piste plane. À l’arrière, une fraise broie la neige pour l’attendrir, et le tapis finisseur la lisse proprement.

Dameuse ou Ratrac ?

devantIl arrive fréquemment d’entendre les deux termes. La distinction est simple : Ratrac est une marque de machines. Ce constructeur fut longtemps l’un des principaux fournisseurs de dameuses en Suisse, ce qui forgea sa popularité, mais le terme générique est bien : dameuse.

 

 

Un travail quotidien

sortieLe damage est effectué chaque soir, par les deux dameuses simultanément. Cependant, les horaires sont variables selon l’enneigement et les prévisions météorologiques. En effet un damage en soirée serait vain s’il est ensuite recouvert par une épaisse couche de neige durant la nuit. Dans ce cas il est bien sûr préférable de damer en fin de nuit pour avoir une piste prête le matin.
Le damage complet de tout le domaine à deux machines nécessite 7 à 8 heures de travail. Toutefois le damage est souvent adapté, et certaines pistes comme le Pralet ou la Cierne ne sont pas systématiquement damées.
 

Réserves de neige

À l’inverse, le damage peut aussi parfois être restreint lorsque la couche est fine. En anticipation des périodes maigres, les dameurs prévoient une réserve de neige. Celle-ci n’est pas stockée sous la forme de tas, qui occuperait une place importante et qui se transformerait en glace sous son propre poids, difficile à travailler ensuite.

Les réserves sont réalisées sous la forme d’une surépaisseur du manteau neigeux à des endroits stratégiques. Les réserves sont ainsi invisibles, et elles n’encombrent pas la piste.

 

La cohabitation avec les randonneurs à ski et en raquettes

trancheeNous sommes ravis d’avoir un environnement agréable, et d’accueillir les randonneurs qui arpentent les montagnes en peau de phoque ou en raquettes. Cependant il est important de rappeler certaines règles de sécurité qui relèvent du bon sens.
Lors de la descente, il est très tentant d’évoluer dans la neige fraîchement travaillée par les dameuses. Malheureusement cela détériore le travail des dameurs, qui s’appliquent chaque soir à préparer une piste propre.
 
En effet, lorsque la dameuse vient de passer, la neige est très tendre et les traces des randonneurs ou des raquetteurs sont alors profondes. Au cours de la nuit, la neige durcit considérablement pour devenir souvent glacée le matin, et ces mêmes traces deviennent alors des tranchées profondes et dures, dans lesquels les skieurs peuvent venir bloquer leurs skis. Ce problème est particulièrement gênant pour les enfants qui apprennent à skier.
 

Mais surtout, emprunter les pistes en-dehors des heures d’ouverture des exploitations est dangereux à cause des machines. Il y a évidemment le risque d’une chute contre (et sous) la lame, les chenilles ou la fraise d’une dameuse. Et il y a surtout le câble. De nuit, il est invisible. Comme il mesure près de 1’000 mètres, le randonneur ne voit pas la machine et ne se doute pas de la présence du câble. Le randonneur peut donc le heurter violemment à la descente, alors qu’il se trouve sous tension. Mais il est aussi possible que le câble détendu se retrouve soudainement sous tension (p.ex. en raison d’une manœuvre de la machine), coupant ce qui se trouverait à sa proximité.Le Club alpin suisse, le Bureau de prévention des accidents et les Remontés mécaniques suisses émettent ainsi régulièrement des mises en garde.

En tous les cas, nous devons rappeler que l’utilisation des pistes est rigoureusement interdite en-dehors des heures d’exploitation des remontées mécaniques.

Nos recommandations : les randonneurs à ski peuvent emprunter les itinéraires balisés (Mouvement Touring Tracks) et les randonneurs à raquettes les sentiers raquettes (itinéraires).

 

Les objets abandonnés

Il arrive parfois que certains objets soient laissés sur la piste après la fermeture des remontées, ce qui gêne naturellement le travail des dameurs.
Le danger est important lorsque la neige recouvre les objets abandonnés (vêtements, bâtons, cordes, filets ou tapis des écoles de ski) qui deviennent alors invisibles pour les dameurs. Lorsque la dameuse passe, les objets viennent s’emmêler dans les chenilles ou la fraise. Leur extraction est souvent difficile, et il arrive que ces objets causent des dégâts importants aux engins.